Les cloches sont la voix du village
Un peu d’histoire …............. Lors du concile de 817, il fut décidé que chaque église paroissiale devrait être munie d’au moins deux cloches. De plus des cloches supplémentaires devaient être prévues pour les enterrements, baptêmes, messes solennelles et autres festivités.
Les clochers sont donc, dès le Moyen Age, garnis de cloches qui étaient sonnées manuellement. Non seulement l’appel à la prière résonne, mais, on sait aussi à quel moment il faut rentrer des champs. Les cloches annonceront aussi les décès dans le village (le glas) ou l’alerte en cas de danger (tocsin). A partir de Louis XI, l’angélus sera sonné trois fois par jour.
C’est ainsi que le clocher trouve sa raison d’être. Qui en plus d’être souvent une tour fortifiée, il est en fait la caisse de résonnance des cloches afin que leur tintement porte le plus loin possible vers les extrémités du village et jusqu'aux écarts.
A la Révolution, l’ordre est donné de raser les clochers des églises à « hauteur de toiture », heureusement cette mesure est très peu appliquée. En 1793, la Convention décida de ne laisser qu’une seule cloche par clocher et de détruire toutes les autres pour récupérer le métal. Environ 100.000 cloches furent refondues
Jusqu'à une époque assez récente, l'Homme ne connaissait d'autre moyen de communication de masse que la cloche. A la cloche d'annoncer les événements concernant la communauté, qu'ils soient civils ou religieux.
Une des plus anciennes et importantes fonctions des cloches est le marquage du temps qui passe et elles ponctuaient la vie de nos aïeux. Jusque très tard au XIXe siècle, la plupart des gens se basaient encore sur le cycle solaire. Dans les champs comme dans les villes, les sonneries religieuses et celles des cloches dédiées ou d’appel (cloches des fermes, des écoles, gares, usine, .. ) rythmaient le quotidien
Du temps des sonneries manuelles, sonner impliquait un savoir et un apprentissage des modes de sonnerie pour que le message soit clair, sans équivoque et invariable dans le temps. Les cloches et le sonneur avaient un rôle essentiel dans le paysage sonore d’antan.
L’électrification des cloches s’est imposée durant la seconde moitié du XXè siècle, les sonneurs ont alors cessé, peu à peu, de tirer sur les cordes et leur métier multiséculaire a disparu
Les sonneries font toujours un peu partie de notre paysage sonore. Ces sonneries, sonorités d'un autre temps, étaient écoutées et appréciées, mais nos habitudes, notre environnement et notre sensibilité se sont énormément modifiés et c'est ainsi tout un pan de notre histoire culturelle et sensorielle qui nous échappe. Elles témoignaient d'un autre rapport au monde, d'une autre manière de s'inscrire dans le temps et dans l'espace.
Comme on vient de le voir, le clocher, par ses formes, par sa façon de rythmer le temps, a une présence forte dans la vie d'une commune dont il est à la fois le symbole et l'emblème. Il est souvent le premier qu'on aperçoit, non sans émotion parfois, lorsqu'on retourne au pays après une longue absence. Il n'est donc pas étonnant que l'on parle d'esprit de clocher pour définir l'affection, parfois un peu exclusive, portée à son village.